Premiers jours

Je dois avouer que mes premiers jours dans la bande de Gaza ont suscité une foule d'émotions et d'impressions plutot... inattendues. Malgré mon effort pour ne pas (trop) tomber dans le cliché et les idées préconçues, je n'ai malgré moi pas pu m'empêcher avant mon départ de me projeter dans ma future vie gazaouie, et donc forcément, de me construire un monde d'images en accord avec les informations que j'ai pu lire ou entendre depuis des années sur la situation de la bande de Gaza - si possible les pires (il fallait bien me préparer psychologiquement, et dans ce domaine, qui peut le plus peut le moins). 

J'avais en tête les chiffres, alarmants: 
• Population: 1,604,238 (July 2010)
• Total area: 365 km2 (45km long, 10-12km wide)
• Population growth: 3.201%
• Number of registered Palestinian refugees: 961,645
• Gazan refugee population as a percentage of total: 67.3% 
• Refugee camps: 8   
• Unemployment: 40%
• Percentage of population living below the poverty line (US$2 per day): 84.6% 


J'avais en tête les mêmes images que tout le monde a spontanément lorsqu'il pense à la bande de Gaza: des bombes, des morts, des décombres, des islamistes, des militaires, des murs, des barbelés, des miradors. Un monde gris, à la monochromie angoissante.

J'avais en tête les constats alarmants dressés par les différents articles de journaux, du quotidien gratuit distribué dans le métro au journal scientifique le plus reconnu. 

J'avais en tête les mots de mes amis ou connaissances ayant déja visité la bande, pour de courts ou plus longs séjours: "ça sera dur."

Comme disait mon professeur de négociation de conflit à Ottawa, "l'être humain ne peut pas vivre sans préjugé. La pensée humaine en a besoin quotidiennement pour anticiper les situations et s'adapter à son prochain. Cette dimension est fondamentale à la vie en société. Ce qu'il faut donc chercher, ce n'est pas tenter de supprimer ces idées préconçues sur ce et ceux qui nous entourent, car c'est strictement impossible, mais en faire une utilisation consciente, pour mieux la maitriser et sentir à temps lorsqu'elle nous ammène dans le faux." C'est donc curieuse de voir le degré auquel mes anticipations seraient vérifiées et consciente des limites de celles-ci que je suis arrivée à Gaza. 




Carte de Gaza city (quartiers principaux), emplacement de mon appartement et de mon bureau. Source: GANSO, 2012


La réponse n'a pas tardé à m'arriver comme une claque de réalisme en pleine face: je me suis complètement plantée. Je m'imaginais des gravas omniprésents, je pensais que les séquelles de l'opération Cast Lead de 2009 et des bombardements réguliers près des zones frontalières seraient bien plus visibles. Ayant en tête l'image des camps de réfugiés à la densité de population extrêmement élevée que j'avais pu visiter en Cisjordanie, je m'imaginais un environnement à l'urbanisation beaucoup plus dense et continue, avec moins d'espaces inoccupés et de terrains vagues ou cultivés entre les principales villes. J'imaginais une misère plus frappante, un developpement économique moins important, moins visible, moins évident. J'imaginais moins de couleurs, moins de sourires, moins de chaleur humaine. Ayant fait des parallèles inconscients avec la situation extrêmement tendue de la ville d'Hébron en Cisjordanie, j'imaginais plus de tensions, plus de visages fermés, plus de violence et d'agressivité dans les langages non verbaux, particulièrement chez les enfants, qui absorbent comme des éponges les tensions de leur environnement. Ayant gardé à l'esprit certaines experiences malheureuses avec des habitants de Naplouse et Jénine, deux villes conservatrices du nord de la Cisjordanie, j'imaginais rencontrer bien plus d'hostilité envers mon statut de femme occidentale. Je m'attendais à ce qu'une chappe de plomb me tombe sur les épaules dès mes premiers pas, comme c'est le cas lorsqu'on passe le checkpoint contrôlant l'accès à la vieille ville d'Hébron et que l'on marche dans ses ruelles désertes au plafond grillagé pour empêcher les Israéliens ayant colonisé le premier étage des bâtiments de jeter des projectiles de toutes sortes sur les Palestiniens possédant encore les commerces du rez-de-chaussée. Je ne m'imaginais pas la mer si belle, si présente, si importante dans les esprits et les quotidiens. J'imaginais moins de vie, moins de dynamisme, moins de résilience malgré les leçons de mon experience à Ramallah, la capitale cisjordanienne dont le dynamisme extraordinaire et l'atmosphère bouillonante m'avaient particulièrement frappé lors de ma première visite. Je m'attendais à sentir la présence de l' "ennemi" de manière beaucoup plus forte, à la fois dans les discours et dans la vie quotidienne. J'avais tout faux. 


La route longeant l'intégralité de la cote de la bande


Des gravas, il n'y en a plus. Ou du moins peu, et il faut les chercher. La ville est au contraire en perpétuelle extansion, avec des projets de construction et des chantiers à tous les coins de rue. Mais cette expansion a encore épargné de nombreux espaces inhabités, qui sont plus ou moins bien mis en valeur et à profit par la population. Les terres des anciennes colonies israéliennes de la bande - les plus fertiles - unilatéralement vidées par l'ex premier ministre israélien Ariel Sharon en 2005 sont par exemple en partie réutilisées par les Gazaouis pour la culture du raisin, de la tomate, des dattes, du chou, etc. Mais les problèmes d'eau majeurs rencontrés dans la bande de Gaza empêchent les habitants d'utiliser les terres à leur plein potentiel (rationnement israélien, pollution et infiltration d'eau de mer dans les nappes phréatiques, sur-exploitation, combinés un taux anormalement faible de précipitations depuis quelques années qui ne compense plus leur assèchement). Ces terres étaient pourtant historiquement réputées comme parmi les plus fertiles de la région, et ont toujours fait l'objet de convoitises en partie pour cette raison. Le blocus est en train de les détruire.


L'agriculture de la bande est surtout constituée de petites exploitations familiales et vivrières, le blocus et les problèmes d'eau majeurs empêchant le développement de grandes exploitations agricoles.


Il y a aussi de l'argent à Gaza. Beaucoup d'argent. Il est simplement terriblement mal réparti, comme les chiffres du taux de pauvreté dans la bande peuvent nous l'indiquer. La classe moyenne gazaouie est existante mais réduite, la répartition de la richesse se rapprochant plutot d'une distribution "binaire" entre les deux extrêmes du spectre, avec un écart de revenu mirovolant entre les plus riches et les plus pauvres. Mais je laisse les détails de cet aspect de la bande pour mon prochain post qui y sera plus spécifiquement consacré.

Le front de mer du quartier "El Rimal" de Gaza city voit se succéder les hotels de luxe et les restaurants branchés. Le batiment ocre est l'hôtel Al Deira, l'un des plus vieux et des plus réputés hôtels de la bande, et l'un des repères favoris des internationaux et des Gazaouis aisés.


L'atmosphère et la vie quotidienne sont d'autre part globalement moins tendues qu'en Cisjordanie. Ce facteur est selon moi le fait de la relative "invisibilité" de l'ennemi, du moins de son absence dans le quotidien des Gazaouis, qui peuvent pour la majorité vaquer à leurs occupations quotidiennes sans expérimenter de confrontation directe avec l'occupant. Ce n'est pas le cas en Cisjordanie. L'expansion des colonies, que l'on peut désormais voir au sommet de presque chaque colline que compte le plus grand des deux territoires palestiniens, les confrontations récurrentes - parfois quotidiennes - avec les colons et les soldats qui les protègent, l'imposant dispositif de restriction de mouvement mis en place (checkpoints fixes et mobiles, système de permis, zones militaires, diverses zones controlées ou interdites d'accès, etc.), ou encore les incursions régulières de l'armée israélienne dans les villes et villages palestiniens forcent la population de Cisjordanie à une cohabitation asymétrique et humiliante avec l'occupant israélien au quotidien. Si Gaza est un territoire sous blocus, qui subit de manière plus régulière des bombardements et autres opérations à l'arme lourde, il n'en demeure pas moins un territoire duquel Israël s'est désengagé unilatéralement en 2005, et dont la gestion quotidienne est opérée par le Hamas et non par l'Etat Hébreu. Si le climat politique reste propice au maintien du statu quo, que vous n'habitez pas trop près de la buffer zone et que vous ne vous approchez pas trop près non plus de la dangereuse limite des "3 miles" nautiques lorsque vous partez pêcher, vous pourrez donc très bien passer ici plusieurs mois voire années sans voir l'ombre d'un soldat de Tsahal, et encore moins celle d'un Israélien lambda. Cette absence d'interaction fait qu'on en oublie parfois le conflit, et la présence de la mer et donc d'un horizon non cloisonné dans le champ de vision quotidien donne une impression trompeuse de liberté et de légereté. 


Un bateau arborant le drapeau palestinien dans le port de Gaza city, seul port en activité dans la bande de Gaza.


C'est un bien pour un mal, car la paradoxale sensation d'autonomie que cela confère est tout sauf réelle. Le blocus est bien là, et s'il ne se rappelle pas à nous par le biais de contrôles d'identités à un checkpoint, il le fait à travers les multiples crises alimentaires, énergétiques, sociales et économiques qu'il provoque. Depuis son instauration en 2007, 95% des entreprises gazaouies ont dû fermer boutique, le taux de chômage a explosé, le taux de pauvreté le suivant de près, le tout dans une dynamique globale de "dé-développement". Douloureux retour en arrière pour une population si éduquée et qualifiée que le sont les Gazaouis... Et puis il y a le blindage et les frontières, bien réels, eux aussi. Un rapide tour en voiture autour de la bande m'a vite fait comprendre les limites ténues de mon nouvel environnement de vie: je suis enfermée. Et croyez moi, lors de certains moments de prise de conscience, le sentiment s'approche de celui que je pourrais ressentir au sein d'une prison. C'est ce qu'est Gaza. Une grande prison à ciel ouvert, où tout est controlé, rationné, calculé, à flux tendu. Ou chaque tentative de sortie nécessite des semaines et des semaines de démarches fastidieuses dont l'aboutissement n'est pas garanti. Ce contrôle n'est d'ailleurs pas seulement l'oeuvre de "l'ennemi". Ici, on parle de "double blocus": par Israël, d'abord, et par le Hamas, ensuite. Blocus géopolitique et économique, couplé à un blocus social et idéologique au niveau local. Cette mise en abîme sécuritaire et l'immobilisme flagrant qu'elle instaure sont parfois bien lourds à porter pour les Gazaouis, qui semblent plongés dans une sorte de léthargie, comme étouffés ou asphyxiés par ces années vécues au ralenti. L'atmosphère dans les rues de Gaza city s'en ressent. Elle est beaucoup moins "bouillonnante" et chaotique qu'elle ne peut l'être dans celles de Ramallah. Capitale contre capitale, l'une semble endormie lorsque la seconde est insomniaque. L'une murmure lorsque la seconde éructe. L'une perd son âme lorsque l'autre la vend. 


Gaza city. Au fond: une zone industrielle de la banlieue d'Ashkelon, une ville israélienne.


Cette réflexion autour de la non-interaction avec Israël et du phénomène de double blocus renvoie d'ailleurs à un autre constat que j'ai assez rapidement opéré après mes premières conversations ici (constat que je ne prétends aucunement représentatif de l'opinion de l'ensemble de la population gazaouie): les Gazaouis avec qui j'ai pu m'entretenir ont une vision moins "victimisée" d'eux-mêmes et de la situation en générale, en comparaison avec les discours dominants entendus de la bouche de Cisjordaniens lors de mes précédents voyages. Je les ai jusqu'à présent trouvé plus pragmatiques, n'hésitant pas à se remettre en question, eux, et surtout leur gouvernement, partageant plus volontiers la part de responsabilité de l'immobilisme actuel plutôt que d'acabler le seul occupant israélien de tous les maux de la Palestine (même si cela - et c'est légitime - ne veut bien entendu pas dire qu'ils s'en privent). Les mots sont également moins virulents. Ou du moins lorsqu'ils le sont, ils n'épargnent et n'oublient personne, acteurs internationaux et organisations humanitaires compris. 
Il semble donc y avoir un monde (et de fait, il y en a effectivement un: Israël) entre les deux territoires palestiniens, et ce constat se renforce à chaque nouvelle journée passée dans la bande. 


L'une des principales mosquées de la ville de Rafah (sud de la bande), intégralement détruite durant l'opération Cast Lead en 2009, puis reconstruite.



Une autre dimension clé à laquelle mon voyage ne pouvait pas échapper est la question du genre. Moi qui pensais trouver une régulation très stricte des moeurs et de la vie sociale, avec un volet particulièrement prohibitif pour les femmes, ainsi qu'une forte pression communautaire pour faire respecter ces codes, je ne me suis certes pas trompée, mais je suis tout de même pour l'instant plutôt agréablement surprise dans l'ensemble (constat à prendre avec beaucoup de relativisme et de conditionnel). L'espace public est effectivement très contrôlé, les rapports de genre très strictement définis et cloisonnés, et la non-mixité évidente de manière générale. Le Hamas a imposé la loi islamique, ou "Sharia", comme régulateur de la vie sociale depuis sa prise de contrôle de la bande en 2007. Cette loi, qui ne s'applique pas aux chrétiens (0,7% de la population, soit 2000 à 3000 personnes seulement dans l'intégralité de la bande) ni aux internationaux (même si en pratique nous essayons bien entendu de respecter autant que possible les normes locales), est appliquée avec plus ou moins de zèle en fonction des milieux et des quartiers. Selon un groupe de jeunes Gazaouis issus de la classe moyenne/supérieure rencontrés il y a peu, les choses ont tendance à s'améliorer, et les règles à s'assouplir quelque peu. En 2007 lors de la prise de contrôle de la bande par le Hamas, les choses étaient beaucoup plus strictes. Se retrouver en public entre amis au sein d'un groupe mixte, pour discuter dans un café ou à la terrasse d'un hôtel, était par exemple une chose quasiment impossible. Les rapports mixtes entre personnes non-membres d'une même famille étaient restreints à l'extrême. Ils sont d'ailleurs toujours très compliqué à l'heure actuelle. Il est extrêmement mal vu et accepté pour une femme de se montrer en public seule avec un homme si les deux ne sont pas mariés ou à la rigueur collègues. Il est évidemment aussi toujours totalement exclu pour un/e Gazaoui d'avoir un ou une petite ami/e sans être marié, ou alors, il faut le faire de manière totalement cachée, et l'expérience s'avère très risquée pour les deux protagonistes, particulièrement pour la femme (les crimes d'honneur sont toujours une réalité ici). L'écrasante majorité des femmes sont voilées, et il faut fréquenter les milieux uppés et internationalisés pour voir certaines d'entre elles oser ne pas le porter en public. Et encore, une amie Gazaouie non voilée me racontait qu'elle n'osait pas marcher seule dans la rue sans voile de peur d'avoir des problèmes. Ici, le voile est une protection, le garant d'une certaine liberté individuelle. Il vous garantit en tout cas la paix dans la rue lorsque vous êtes Palestinienne. Il n'empêche en tout cas certainement pas les femmes de penser, de s'instruire, de donner leur avis, ni même de s'émanciper, comme certains peuvent le penser en Occident. Une femme voilée n'est ni sotte, ni muette. Mais abstenons nous de rentrer dans des débats fâcheux et gardons ce thème du genre pour un prochain post qui y sera plus particulièrement dédié. Car en matière de genre, il y a beaucoup à dire, notamment sur ce que l'une de mes rencontres appelle "le troisième blocus", celui instauré à l'encontre des femmes par l'extrême rigidité d'une société partriarchale que le contexte politique pousse à se refugier dans la tradition et voir le progressisme comme une menace liée à l'Occident plutôt qu'une ouverture dont pourrait à terme bénéficier la totalité de la population. Un énième blocus qui fait beaucoup, beaucoup de mal à ses victimes.   


Une Gazaouie admire la vue depuis la terrasse de l'un des restaurants du bord de mer à Gaza city



Là où je suis plus agréablement surprise, c'est surtout dans l'attitude des Gazaouis envers moi. Du fait de mon statut de femme occidentale, je m'attendais en effet à beaucoup plus de remarques lancées à mon égard dans la rue, comme ça peut être le cas en Cisjordanie. Or quelle ne fut pas ma surprise lors de mes premiers pas seule dans la ville de Gaza: pratiquement aucune remarque, aucun sifflement, aucune pression, aucun sentiment d'hostilité, c'est même à peine si les gens se retournent pour me regarder! Les Gazaouis sont extrêmement courtois, toujours prêts à rendre service (mais cette caractéristique est une constante chez les Palestiniens), et quand bien même de rares remarques fusent, elles n'ont pour l'instant jamais été agressives et étaient plutot dûes à de la curiosité. Pour tout dire, je me sens à Gaza plus en sécurité et moins oppressée quand je sors dans la rue qu'à Ramallah, pourtant réputée être l'une des villes les plus ouvertes et libérales du Moyen-Orient! Dû à certaines experiences compliquées dans des villes palestiniennes conservatrices que j'avais pu visiter au préalable, j'avais malgré moi opéré le parallèle certes un peu simpliste de: "région conservatrice = règles de vie strictes et contraignantes + harcèlement constant dans la rue = liberté de mouvement dans l'espace public restreinte". Pour tout dire, c'est même la partie de mon voyage que j'appréhendais le plus. Je savais que je ne pourrais pas aller dans tous les quartiers (je ne savais même pas si mon ONG m'autoriserait à marcher seule dans la rue, toutes les autres organisations internationales l'interdisant formellement à leurs employés internationaux, même pour aller chercher le pain en face de leur immeuble. Je trouve personnellement celà assez ridicule et injustifié, mais j'y reviendrai dans un autre post). Je savais que je ne pourrais pas m'asseoir aux terrasses de tous les cafés (certains sont réservés exclusivement aux hommes), que je devrais porter des vêtements amples et longs en tout temps pour ne pas laisser mon corps découvert, que je ne pourrais pas boire d'alcool, pas fumer dans la rue, ne m'autoriser aucune démonstration physique de proximité avec le sexe opposé, pas même serrer la main d'un Gazaoui que je ne connais pas, sauf si celui-ci me le propose spontanément (ce qui est souvent le cas), etc. Toutes ces règles existent et je dois effectivement les respecter, mais leur poids est pour le moment beaucoup moins contraignant que ce à quoi je m'attendais. Je sais que cela est principalement dû au fait que j'ai la chance de vivre dans un quartier un peu plus favorisé que les autres, siège de la quasi-totalité des organisations internationales opérant dans la bande et donc plus habitué que la moyenne à la présence d'internationaux. Je me rends bien compte que pour l'instant, je n'ai devant les yeux qu'un petit morceau bien spécifique de la gigantesque fresque que représente la société gazaouie. Je sais pertinemment que mon opinion risque de considérablement changer sur tous les points évoqués ci-dessus lorsque j'aurai visité les 8 camps de réfugiés de la bande, ou même lorsque je marcherai dans les rue de villes moins bien loties que Gaza city, comme Khan Younis ou Deir El Ballah. C'est l'un des avantages d'écrire un blog: il sera un témoin intéressant de l'évolution de mon opinion à travers les récits de mon expérience. 


Mon quartier vu de mon appartement


Tout ici m'incite en tout cas depuis le début de mon voyage à penser que j'ai decouvert un 3e nouveau monde en terre sainte, après Israël et la Cisjordanie. Un de plus dans cette mosaïque si complexe et si dense de cultures et de dynamiques. Le Proche-Orient n'a décidément pas fini de me surprendre.


Deux pêcheurs gazaouis me prennent en ballade.